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Troupe Faso Djarabi : Du tradimoderne comme son nom l’indique

Il y a rien de plus intéressant pour un acteur culturel que de vivre des émotions artistiques intenses. On a beau parcourir la planète, mais on rencontrera toujours des personnes, des scènes et des objets intéressants et hallucinants.

Il a fallu attendre le 19 février 2016 pour que je découvre une troupe pas comme les autres. La TROUPE FASO DJARABI que dirige en toute discrétion et avec opiniâtreté la jeune et sublime Fatimata Tamboura. C’est du côté d’un quartier « non lotis » de Zongo, paisible où la quiétude règne continuellement, que j’ai fais la rencontre de 7 musiciens pluridisciplinaires qui travaillent depuis bientôt une décennie dans ce décor aride sahélien mais typiquement naturel, propre et surtout bio.

Leur force, c’est l’unité ! De véritables passionnés de la musique, ils ne vivent que de ça. C’est exclusivement avec des instruments traditionnels tels que ; le balafon, la calebasse, le Djembé, le Doumdoum solo, le Doumdoum d’accompagnement, la flute, le tama, le bendré…qu’ils arrivent à jouer à la fois des rythmes modernes et traditionnels au grand dam de l’auditoire qu’il rencontre soit pendant les répétions ou lors des spectacles. Faso Djarabi possède une particularité de jouer des classiques modernes sur des instruments issus de notre patrimoine national. Imaginez-vous que tout un orchestre traditionnel vous fredonne et vous joue aisément de la Salsa ou du Rn’B. La troupe Faso Djarabi en fait souvent sa spécialité !

Autant le balafoniste peut permuter avec le flutiste ou encore celui du Djembé se retrouve au Tama et ainsi de suite. C’est avec beaucoup de frisson que j’ai longuement écouté des tubes exclusifs encore en création tels que « Orphelin », et surtout « En son temps » que j’ai fort apprécié.
Par ailleurs en écoutant, leur premier Opus « Yangoya » composé de 8 titres enregistré au studio CENASA, que j’ai pu ressentir l’immense talent que regorge ses 7 musiciens. Mamadou Diabaté, Saly Koné, Karaba Coulibaly, Nihani Sanou, Saifal Moussa Darra, Bihoun Dafra ou encore Brahima Sanou se sont éclatés dans le tube « Djalaban ». Dès l’entame de la première envolée lyrique de la cantatrice Sali Koné, vous tombez des nues grâce à voix aigue dépourvu de déchet.

C’est elle qui donne le ton et le tempo de cette mélodie bien enlevée avec la complicité des chœurs et surtout la synchronisation du balafon et des djembé ponctué par un balafon qui intervient en filigrane dans le cette chanson nostalgique. On se croyait dans un orchestre philharmonique en pleine prestation à l’Opéra de Stockholm en Suède.
Que dire alors du tube « Anani » qui met en exergue les prouesses des djembefolas et du flutiste ? Le balafon joue également un grand rôle dans la qualité sonore de cet opus. Le titre « Labanko » illustre parfaitement mon propos. Véritable lead dans ce tube, le balafon oriente et stabilise les choristes y compris la lead vocale Sali Koné qui se réfère régulièrement à ses djembefolas déchaînés par moments. Quant au titre « lonfongnonko », c’est une véritable démonstration chorégraphique bien que la danse n’occupe pas une place prioritaire dans la création de leurs œuvres. « Sabouyala » c’est une complicité lyrique de Sali et les mordu de la percussion avec en toile de fond le balafon qui suit énergiquement avec velouté la vitesse et la puissance des percussionnistes.

Bref l’opus « Yangoya » que j’écoute en longueur de journée mérite que la TROUPE FASO DJARABI écume les grandes scènes nationales et internationales. Ils incarnent le prototype par excellence du patrimoine culturel à préserver jalousement. Fatimata Tamboura et sa bande ne doivent qu’avoir en ligne de mire cette année, qu’un seul objectif : arpenter le maximum de scène au Faso.

Néanmoins quelques réglages doivent être opérés au niveau technique, notamment en ce qui concerne l’homogénéité des rythmes et surtout des voix. Il serait souhaitable que d’autres tubes naissent avec d’autres voix, à l’instar des hommes. Il y a exclusivement des voix féminines, j’aurai souhaité entendre les voix masculines ou un lead homme. Une formation ou un recyclage en termes d’harmonisation vocale, de présence scénique et de direction artistique leur fera certainement du bien. Le Burkina peut et doit compter sur la Troupe Faso Djarabi.

Jabbar !


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