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Les fondements du tourisme durable

Si la notion du tourisme durable est relativement récente et n’a fait jour qu’au début des années 1990 dans la foulé du Sommet de Rio et de l’Agenda 21, les préoccupations qu’il intègre sont presque aussi vieilles que le tourisme.

Selon l’OMT, la définition conceptuelle de cette notion se lit comme suit : Les principes directeurs du développement durable et les pratiques de gestion durable du tourisme sont applicables à toutes les formes de tourisme dans tous les types de destination, y compris au tourisme de masse et aux divers créneaux touristiques. Les principes de durabilité concernent les aspects environnemental, économique et socioculturel du développement du tourisme. Pour garantir sur le long terme la durabilité de ce dernier, il faut parvenir au bon équilibre entre ces trois aspects.

La définition choisie par la Charte européenne du tourisme durable en espaces protégés (signée en 1998 par 10 parcs naturels régionaux fondateurs de 7 pays différents) a le double avantage de la concision et de l’intégration de l’ensemble des dimensions du tourisme durable : "toute forme de développement, aménagement ou activité touristique qui respecte et préserve à long terme les ressources naturelles, culturelles et sociales, et contribue de manière positive et équitable au développement économique et à l’épanouissement des individus qui vivent, travaillent ou séjournent dans les espaces protégés".

Dans le même esprit, et selon le premier article de la Charte du Tourisme Durable de l’OMT adoptée en 1995, la notion du tourisme durable reprend le tryptique devenu actuellement familier du développement durable : "il doit être supportable à long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique, et équitable sur le plan éthique et social pour les populations locales". Les autres articles de cette charte détaillent les principaux éléments de ce tourisme voulu "harmonieux et maîtrisé" :

 Le milieu écologique à protéger et à mettre en valeur est entendu au sens de maison commune : il englobe à la fois la nature et la faune, le patrimoine paysager, historique et architectural (y compris le bâti non protégé), ainsi que le patrimoine de vie (ethnologique et culturel) ;

 Les notions de développement et de progrès doivent être redéfinis en relativisant les indicateurs quantitatifs traditionnels de l’économie du tourisme (nombre de visiteurs, multiplicateur de dépenses, emplois créés, recettes en devises, etc.) et en prenant en compte l’ensemble des coûts (environnementaux, culturels et sociaux) de l’activité sur le long terme, la répartition des richesses induites et la qualité de vie des populations concernées ;

 La recherche d’un tourisme durable passant par une planification stratégique globale induit nécessairement une réflexion, une consultation, une information constante, une participation au processus décisionnel et un partenariat entre tous les acteurs : institutions publiques internationales, nationales et locales, ONG, entreprises (des secteurs touristiques mais aussi agricoles, industriels et d’artisanat), population locale,
travailleurs permanents et saisonniers, tour-opérateurs et touristes eux-mêmes.

Il s’agit donc d’adopter une autre méthode de gouvernance avec l’idée que la réussite d’un projet repose nécessairement sur une cohésion sociale afin de créer ensemble la richesse (Caire, Roullet-Caire, 2002) ;

 Plus largement le tourisme durable s’intègre dans une conception éthique du tourisme1, facteur d’épanouissement individuel, et pouvant favoriser le rapprochement et la paix entre les peuples, créant une conscience respectueuse de la
diversité des cultures et des modes de vie.

Ceci dit, le tourisme durable a été qualifié non seulement comme activité génératrice de richesses, mais aussi comme moyen de transformation sociale, de protection de l’environnement, et aussi de rééquilibrage des régions puisque la concentration des investissements sur certaines régions du pays au lieu de leur répartition sur l’ensemble, permet d’attirer davantage de touristes et de les faire rester plus longtemps dans certaines destinations, mais sur le long terme cela peut créer des déséconomies d’échelle, une saturation des équipements et une dégradation de l’environnement physique et humain de la zone.

Le tourisme durable serait donc l’organisation d’une véritable rencontre respectant les valeurs locales et le milieu physique, et développée en partenariat volontaire avec les parties intéressées, notamment la population locale. Il s’agit donc de considérer le territoire en tant qu’espace façonné par l’histoire. Ce qui revient à dire qu’il ne faut pas espérer mettre au point une forme de tourisme durable qui prévaudrait quel que soit le prix. Ce serait nier sa propre définition, c’est-à-dire considérer les processus de développement comme uniformes, et par là ignorer les spécificités du territoire (son histoire, sa propre logique, etc.) (EL Bayed, 2003).

Il faut noter également que le tourisme durable essaie de répondre actuellement aux besoins des touristes et des destinations qui les accueillent tout en protégeant et en améliorant les ressources pour l’avenir. C’est un tourisme qui mène à une gestion intégrée de toutes les ressources de manière à combler les besoins économiques, sociaux et esthétiques tout en préservant l’intégrité culturelle, les processus écologiques essentiels, la biodiversité et le milieu vital. Il concerne en outre les façons de faire, de gérer et de développer qui sont adoptées et mises en pratique par les exploitants touristiques (Tourisme Québec, 2003).


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